L'HISTOIRE DU PARC

1972 - 2022
50 ANS D'AMOUR POUR LES ANIMAUX


Depuis 1972, Eliane et Pierre Thivillon n’ont cessé d’œuvrer pour les animaux. D’abord horticulteurs à Saint-Martin-la-Plaine, l’accueil et le soin des animaux locaux blessés remplacèrent très vite leur amour des fleurs pour celui des animaux. Ils décidèrent alors de fonder le parc.
Une passion pour les animaux qui s’exalta en 1974 avec l’accueil d’Alexis, le premier gorille. Jusqu’à la création de l’association Tonga Terre d'Accueil en 2008 et encore aujourd’hui, cet amour pour les animaux est la ligne directrice du parc.

Naissance d’une passion

1968 à 1972

L’histoire du parc débute en 1968. Eliane et Pierre Thivillon ont alors une entreprise florale à Saint-Martin-la-Plaine et commencent à recueillir les animaux locaux et à les soigner. Mais la serre horticole devînt rapidement trop étroite pour accueillir tous les animaux. Il fallait trouver une solution pour les chiens, les perruches, les renards, et les tortues. Une passion bien plus animée que celle des fleurs germait...
Et elle devint concrète dès l’achat du premier terrain sur la colline où se dresse actuellement le parc. L’ancienne bâtisse est démolie et les premiers tracés du parc prennent forme en 1971 pour une ouverture le 𝟮𝟯 𝗷𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲𝘁 𝟭𝟵𝟳𝟮.

Les premières années

1972 à 1974

A l'échelle internationale, en 1972, le naturaliste britannique Gérard Durrell organise dans son zoo à Jersey, en Angleterre, une conférence sur l’organisation des reproductions des animaux. La Convention de Washington, ou CITES, est signée en 1973 par quelques pays pour interdire l’exportation d’animaux sauvages à partir de 1975. Sa réelle application n’est, dans les faits, effective que dans les années 1980.

En 1974, des particuliers originaires de Rive-de-Gier demandèrent à Eliane et Pierre de s’occuper quelques jours d’un bébé gorille : Alexis. Mais les jours se transformèrent en semaines puis en mois, et Alexis resta à Saint-Martin-la-Plaine.

D'autres animaux

1974 à 1976

Premiers chimpanzés et panthères entre 1974 et 1976
Le parc continue de se développer et accueille ses premiers chimpanzés.

Arrivée de Platon

1976

Platon a été le gorille emblématique de l’Espace Zoologique.
Son histoire hors du commun commença en 1972 lorsqu’un médecin français eu soigné la femme d’un chef de tribu au Gabon. Ce chef lui offra, en remerciement, un bébé gorille. Bien qu’embarrassé par ce cadeau mais ne souhaitant pas vexer le chef, il garda le primate. Plus tard, le médecin voulant revenir en France, envisagea de laisser le gorille sur place mais il apprit que le personnel allaient s’en servir de viande de brousse.* Horrifié, il fit en urgence les démarches nécessaires au rapatriement de Platon en France. En 1976, Alexis était toujours le seul gorille du parc. Les gorilles vivant en groupe, il était capital pour Eliane et Pierre Thivillon de lui trouver une congénère. C’est à ce moment que le médecin prend contact avec eux pour qu’ils s’occupent de Platon pendant ses vacances. Puis, conscient de l’ampleur du travail nécessaire pour assurer le bien-être de l’animal, il a préféré le confier définitivement à Saint-Martin-la-Plaine.
C'est ainsi que Platon posa ses valises au parc. Il vola vite la vedette à Alexis grâce à son impressionnante silhouette et à son regard. Il ont pu grandir côte à côte jusqu’à leur disparition en 2007 et 2008.

Cinq gorilles

1976 à 1980

Les premiers travaux pour la maison des gorilles commencent.
Eliane et Pierre Thivillon cherchent alors des femelles pour vivre avec Alexis et Platon. L’opportunité se présenta lorsqu’un couple de Français installés au Cameroun pris contact avec eux. Ce couple allait définitivement quitter l’Afrique pour revenir en France mais avait recueilli 5 gorilles orphelins, il cherchait donc une solution très rapidement, car ces gorilles laissés sur place étaient destinés à la consommation de viande de brousse.
Après de longues démarches administratives allant jusqu’à l’intervention du quai d’Orsay, les autorisations et les certificats ont permis de ramener les 5 gorilles en France en 1980. C’est ainsi que Fatou, Cossima, Cocoti, Pamela et Hyasmina arrivèrent à Saint-Martin-la-Plaine.
Malheureusement Cocoti, le seul mâle du groupe, était atteint d’une maladie incurable à l’époque. Les connaissances limitées n’ont pas permis de le sauver.

Une grande avancée

Début 1980

Fin de la valeur marchande des animaux et création des programmes d’élevage européens.
A l’échelle internationale, la CITES s’applique et réduit drastiquement les prélèvements d’animaux dans la nature : enfin!
Jusque là, les zoos s’achetaient les animaux entre eux. Pour faciliter cela, Pierre Thivillon créa la première bourse aux animaux : un questionnaire communiqué à l’ensemble des zoos permettant de savoir quels sont les animaux disponibles ou recherchés, pour présenter de nouveaux animaux, pour séparer des individus qui ne s’entendent pas ou pour éviter toute consanguinité. Une avancée majeure qui nait à Saint-Martin-la-Plaine : la fin de la notion d’argent sur les animaux. Après réflexion, Pierre modifia un élément essentiel de ce questionnaire : il supprima la case dédiée au prix des animaux. C’est ainsi qu’à partir de ces années 80, le transfert d’animaux entre parcs se faisait gratuitement.

Au niveau européen, les programmes d’élevage (EEP) sont mis en place. Ils sont gérés par des comités scientifiques et concernent quelques espèces seulement. Aujourd’hui, les EEP concernent plus de 350 espèces !

Développement

Courant 1985

Développement du parc, agrandissements, présentation de nouvelles espèces...

Changement de nom

1989

De parc zoologique à Espace Zoologique
Les constructions vont bon train pour aménager la colline : construction des volières pour les perroquets, de l’enclos des ours... Le parc zoologique de Saint-Martin-la-Plaine devient officiellement l'Espace Zoologique Saint-Martin-la-Plaine en 1989. Ce changement de nom est effectué pour montrer l’importance de l’aménagement du parc et l’amélioration constante des installations pour répondre aux besoins fondamentaux des animaux.
Aujourd’hui encore, le terme zoo est très courant mais s’accompagne parfois d’une connotation péjorative. Il est vrai que les zoos des premiers jours ne réunissaient pas les conditions de vie parfaites pour les animaux. Heureusement, les consciences évoluent et les zoos de 2022 ne présentent plus les animaux dans les conditions des années 1970. A n’en pas douter, les zoos de 2050 seront encore bien différents des actuels !

20 ans du parc

1992 à 1994

L’anniversaire du parc est fêté par les gorilles avec un repas pour l’occasion. Alexis et Platon ne s’entendent pas vraiment avec les femelles. Les reproductions sont donc au point mort. John Aspinall, fondateur britannique du Howletts Wild Animal Park, mondialement connu pour son travail sur les gorilles, proposa alors un mâle de ses propres groupes. C’est ainsi que Tam-Tam est arrivé au parc en 1994 pour être placé auprès des femelles.

Nombreuses naissances

1995 et 1996

En 1995, moins d’un an de contact avec Tam-Tam, Hyasmina donna naissance à Atanga, le premier bébé gorille ! En 1996, naissance des chimpanzés Bambou et Amouké, qui n’ont malheureusement pas été pris en charge par leur mère. C’est la raison pour laquelle Pierre et Eliane Thivillon les ont élevés au biberon.
Arrivée de Lana, notre doyenne chimpanzé. Confiée à l’âge de 3 ans à Françoise Delord, fondatrice du Zoo de Beauval, Lana n’a pas pu s’intégrer à son groupe de chimpanzés existant. Elle contacta alors Pierre Thivillon pour savoir si le parc pouvait accueillir Lana. En 1996, Hyasmina donna naissance à Boma.
De nombreuses naissances successives qui marquèrent les esprits des visiteurs de l’époque.

Naissance de Digit

1998

Pamela, sa mère, a malheureusement refusé de l’allaiter. Il était impossible pour Eliane et Pierre Thivillon de laisser ce bébé ainsi. Ils ont donc pris la lourde décision de la nourrir et de l’élever. Cette petite gorille a été nommée Digit ainsi en hommage à Dian Fossey, la primatologue américaine célèbre pour son implication au Rwanda, qui avait nommé son gorille préféré ainsi. Digit fut nourrie au biberon puis partagea son espace avec les chimpanzés Bambou et Amouké, nés peu de temps avant.
En 2001, la mère de Digit mis au monde un nouveau gorille : Gincko, et ne s’en ai pas non plus occupé. Ce dernier fut alors transféré dans une nurserie en Allemagne avant de revenir à Saint-Martin-la-Plaine.
Les chimpanzés devenant trop énergique pour le calme du gorille, Digit fut placée avec son frère, avec lesquel elle vécut durant 6 ans, aux côtés de Pierre et Eliane.
Digit continua de vivre et de dormir avec Eliane et Pierre jusqu’à l’aube de ses 18 ans. En 2013, Likalé, un jeune mâle gorille arrive des Pays-bas. L’entente est extraordinaire les premiers mois mais le caractère très prononcé de Digit met à mal cette intégration. Elle partage désormais son espace avec sa demi-soeur Gypsy et son bébé né fin 2020, Yzia.
Le parc ne compte plus les images et les rediffusions de reportages sur la vie de Digit. Une relation unique au monde qui a permis de mettre en lumière la très grande similitude entre les gorilles et les humains et la richesse des communications qu’ils peuvent développer.



Aujourd’hui, en 2022, nous savons qu’imprégner un animal n’est jamais anodin. Cette vie auprès de Digit a avant tout été une question de survie pour elle. Si une telle situation devait se reproduire, il est probable qu’une autre solution soit envisagée pour sa croissance.
Une femelle gorille est loin d’avoir la carrure d’un mâle, mais son histoire fait de Digit la gorille la plus connue du parc aujourd’hui, et elle succède sans mal à Platon sur le devant de l’affiche.

Ouverture du vivarium

2001

Profitant des fondations construites de ce que sera la future Grande serre des gorilles, Pierre Thivillon et un éleveur passionné par les reptiles décidèrent de créer un vivarium. Le but est alors de présenter et de faire connaître aux visiteurs des reptiles du monde entier. Souvent mal aimés et craints pour des raisons d’éducation et de méconnaissance, les reptiles sont pourtant fascinants à observer et à comprendre.
Aujourd'hui, le vivarium participe d'une façon non négligeable à l'accueil de reptiles saisis par les autorités ou confiés par les particuliers. Ces nouveaux animaux de compagnie (NAC) sont malheureusement trop souvent l’objet d’achats impulsifs et lassent leurs propriétaires au bout de quelques années seulement. Notre capacité d’accueil est d’ailleurs à son maximum concernant les tortues aquatiques comme les Tortues de Floride ou les pelomeduses.

La Grande serre des gorilles

2005

Après 4 années de travaux, cette serre de 2000 m² comportant 3 espaces pour les gorilles ouvre ses portes. Les premiers gorilles à inaugurer cette serre sont Alexis et Platon. Le 11 mai 2005, peu de temps après la finition de la serre, Bandi et Kishum arrivent d’Angleterre dans le cadre du programe d’élevage europée.

Décès de Platon et Alexis

2007 et 2008

Alexis, premier gorille de Saint-Martin-la-Plaine, mourut d’une crise cardiaque en avril 2007. La disparition du primate qui a donné l’élan au parc a été très difficile pour l’équipe. En août 2008, ce fut au tour de Platon de partir, atteint d’une affection rénale. Une disparition encore plus difficile pour le parc. Sa souffrance des dernières semaines était palpable. Il ne se déplaçait plus et ne mangeait presque plus. Les animaliers tentaient l’impossible pour le sauver, allant jusqu’à l’accompagner dans sa maison pour lui donner médicaments et nourriture. Une sculpture de l’emblématique gorille de l’Espace Zoologique est aujourd’hui présente dans la grande serre.

Quatorze ans après sa disparition, vous êtes encore nombreux à nous parler de Platon, fierté et porte-étendard du parc pendant plus de 30 ans.

Tonga Terre d'Accueil

2008

Le 9 juin 2007, l’hippopotame Tonga est saisi par les autorités. Appartenant depuis 7 ans à un cirque itinérant, l’animal n’a jamais été légalisé et ses propriétaires ne bénéficient d’aucun certificat de capacité. L’animal est mal soigné : une dent lui a percé la lèvre supérieure sans qu’il n’ait jamais bénéficié de soins adéquats. L’Espace Zoologique accepte alors de s’occuper de l’animal à titre provisoire, en attendant de lui trouver un lieu d’accueil. Trois mois plus tard, la Fondation Brigitte Bardot réunit les fonds nécessaires et accomplit les démarches administratives pour que Tonga soit envoyé à Sanwild, réserve d’Afrique du Sud. Depuis, l’animal a retrouvé un autre de ses congénère, Aldo, et évolue en toute liberté dans l’immense réserve africaine.

Depuis 1972, et dans les limites de ses capacités, le parc n'a cessé de recueillir les animaux confiés par les autorités. Mais le trafic d’animaux, notamment les primates dans les années 2000-2010, et la prise de conscience de la population vis à vis des animaux dans les cirques mène à la réflexion d’une solution... La création de l’association Tonga Terre d’Accueil marque la volonté d’aller plus loin dans les possibilités de sauvetage et d’accueil des animaux sauvages.


Les travaux pour construire les bâtiments de Tonga commencent en 2009. L’association s’est définie comme étant une structure d’accueil temporaire et choisie de multiplier le nombre de places d’accueil pour pouvoir offrir aux autorités des solutions de placements. Les premiers bâtiments construits permettent d’accueillir les animaux, le temps d’effectuer les soins et examens nécessaires avant de les placer dans d’autres structures. L’espoir initial était de pouvoir les replacer rapidement, néanmoins la réalité s’avèrera différente et les animaux passent plus de temps que prévu dans les installations de Tonga. Les bâtiments suivants ont été adaptés et possèdent des enclos plus grands pour les félins.



Le problème des dernières années est le trafic de jeunes félins comme les lions, les tigres ou les servals. Ces trafics sont largement favorisés par les réseaux sociaux et les influenceurs qui se valorisent aux côtés de ces animaux.

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